TECHNIQUES
Voici les éléments clés pour comprendre la technique de ce savoir-faire.
Les Techniques
L'art de l'émailleur consiste à fixer la poudre d'émail sur un support de métal (or, argent, bronze, cuivre) par de courtes cuissons successives, de l'ordre de 800°C. Ces cuissons successives sont imposées par le fait que toutes les couleurs ne cuisent pas aux mêmes températures.
Le travail de l'émail est connu depuis l'Antiquité mais selon les époques et les lieux, les artistes/artisans n'ont pas toujours utilisé la même technique d'émaillage. Il y a le cloisonné, le champlevé, les émaux de plique, la grisaille, l'émail peint et l'émail en basse taille.
L'ÉMAIL CLOISONNÉ
Connue dès l’Antiquité, cette technique consiste à fixer par soudure de fines cloisons d’or, d’argent ou de cuivre sur le support de métal, créant ainsi un réseau d’alvéoles qui maintiennent l’émail de façon précise à la place souhaitée. L’émaillage et la finition sont de même nature que pour la technique du champlevé.
BASSE-TAILLE
La plaque de métal est ouvragée par gravure, martelage, ciselage ou tout autre procédé similaire. Des émaux translucides sont cuits sur le support ainsi préparé et permettent de mystérieux et chatoyants jeux de transparence.
L'ÉMAIL PEINT
La plaque est recouverte de fondant sur ses deux faces et subit une première cuisson : l’envers est ainsi protégé des attaques du temps et l’endroit préparé à recevoir le décor. Ce dernier s’obtient par la superposition de nombreuses couches d’émail coloré, déposé à la spatule, qu’un nombre identique de cuissons permet de fixer. Des couleurs vitrifiables, broyées suffisamment fines pour être maniées au pinceau, permettent de rehausser certains détails. De même, la pose de minces feuilles d’or ou d’argent, appelées « paillons », noyées dans l’émail, confère à la couleur un éclat particulier. La technique de l’émail peint apparaît à Limoges à la fin du 15e siècle.
CHAMPLEVÉ
L’artiste creuse des cavités dans l’épaisseur du métal selon le dessin prévu, à l’aide de burins et d’échoppes. L’émail en poudre humide y est déposé puis subit les cuissons lui permettant de se fixer au métal. La couleur est ainsi cernée par le métal que l’outil a épargnées, d’où le nom de « taille d’épargne » qui s’applique également à cette technique. Des ponçages successifs de plus en plus fins éliminent alors l’émail excédentaire et redonnent à la pièce le poli nécessaire. Une dorure donne à la pièce son aspect définitif et la rend inaltérable. Le champlevé est la technique des émaux limousins du Moyen Age.
GRISAILLE
Dérivée de l’émail peint, elle consiste à superposer un émail blanc sur un fond noir. Par grattage, à l’aide d’outils extrêmement fins, l’artiste obtient une gamme très étendue de gris, qui convient admirablement à l’art du portrait. Elle fit la renommée de Limoges à la Renaissance.
ÉMAUX DE PLIQUE
La plaque est percée de part en part à l’endroit des surfaces colorées. L’émail est logé dans ces ouvertures et demeure, après cuisson, apparent sur l’endroit et l’envers de la plaque. L’effet est comparable à celui du vitrail mais sur des formats beaucoup plus réduits cependant.
EMAIL SUR ACIER
Utilisé le plus souvent dans le secteur de la signalétique, la publicité et les arts culinaires.
L'émaillage sur tôle acier se fait sur des plaques de dimensions et de formes variables. Elles peuvent être plate, ou avoir un relief simple (forme bombée) ou plus complexes , obtenues par emboutissage. Le décor de la plaque est de l'émail spécifique pour ce type de métaux, il se fait par émaillage : la plaque est d'abord recouverte d'un premier traitement de surface, puis l'émail en poudre est déposé par différents procédés, le plus simple étant le pochoir. La plaque est alors chauffée à environ 780 degrés afin de fixer l'émail, puis on recommence avec un second émail, correspondant à la deuxième couleur, et l'opération est répétée autant de fois qu'il y a de couleurs différentes. Le résultat offre un aspect brillant et résiste longtemps à toutes les agressions.